Parution : 15/09/2005 ISBN : 9782930402123 109 pages 11,5 x 17 cm 8.00 euros
| Nazim Hikmet Pourquoi Benerdji s’est-il suicidé ? Traduit du turc par Munevver Andaç Préface de Maxime Rodinson
J’ai pris le train l’avion l’automobile la plupart des hommes ne peuvent les prendre je suis allé à l’opéra la plupart des hommes ne peuvent y aller ils n’ont même pas entendu parler d’opéra mais depuis 1921 je ne suis pas allé moi à certains endroits où vont la plupart des gens à la mosquée à l’église au temple à la synagogue chez le jeteur de sorts mais il m’est arrivé de me faire lire le marc de café ce que j’écris est imprimé en trente ou quarante langues mes livres dans ma propre langue sont interdits dans mon pays.
Le texte de Pourquoi Benerdji s’est-il suicidé ? (écrit entre 1930 et 1932) est la conclusion, certes provisoire, d’un homme qui, tout au long des années vingt, a pris une part active à la vie politique de son pays. Comment ne pas voir là l’influence plus que probable de l’expérience personnelle de Nazim Hikmet, vécue à l’intérieur du parti communiste turc ? L’année 1930 est importante pour l’auteur à plus d’un titre. Avec celui de Vladimir Maïakovski, le 14 mars 1930, le suicide acquiert une signification plus que symbolique, en dépassant le cadre d’un acte individuel. Pourquoi Benerdji s’est-il suicidé ? est le résultat d’une double réflexion de Nazim Hikmet : sur l’importance de l’engagement dans un contexte général et sur le comportement de l’individu face à cet engagement. Fils d’un haut fonctionnaire turc, Nazim Hikmet (1902–1963) part à Moscou en 1921. Il y rencontre Maïakovski et les futuristes russes. Écrivain d’avant-garde, mais écrivain « rouge », il est arrêté en 1938 à son retour en Turquie et condamné à vingt-huit ans de prison. Il est libéré au terme d’une grève de la faim et de l’action d’un comité de soutien où l’on compte notamment Jean-Paul Sartre et Pablo Picasso. Il reçoit le prix mondial de la paix en 1950. |