Aden.be  
 
 
 
Hitler, l’irrésistible ascension

Hitler, l’irrésistible ascension

Parution : 19/05/2006
ISBN : 2930402288
250 pages
12 x 20 cm
15.00 Euros

Ce titre est momentanément indisponible

Version PDF Gratuite
Télécharger
[1,08 Mo]

Kurt Gossweiler
Hitler, l’irrésistible ascension
Essais sur le fascisme

Préface de Annie Lacroix-Riz, professeur d’histoire à l’université Paris VII.
Traduit de l’allemand par Herwig Lerouge.

En plusieurs articles, écrits dans les années 1970 et 1980, mais édités ici pour la première fois en français, l’historien Kurt Gossweiler, le plus grand spécialiste du fascisme en RDA, analyse les origines du fascisme et plus particulièrement du nazisme. Il dévoile, noms et dates à l’appui, comment dès 1919 des cercles dirigeants allemands misent sur l’obscur parti bavarois de Hitler pour en finir avec la République de Weimar. Sans ce soutien, beaucoup plus important que les millions de voix pour le parti nazi, jamais Hitler ne serait arrivé au pouvoir.
Il explique pourquoi le fascisme allemand a pu entraîner un si grand nombre d’admirateurs et pourquoi il a pris un caractère ultraviolent. On comprend en le lisant dans quelles circonstances le fascisme émerge. Gossweiler décoche ses flèches contre les interprétations psychologisantes, superficielles et conclut par un message plein d’espoir : oui, la marche irrésistible vers la catastrophe aurait pu être évitée et par conséquent elle peut l’être aussi aujourd’hui.

Kurt Gossweiler (né en 1917 à Stuttgart) a déserté l’armée allemande sur le front russe pour passer dans les rangs soviétiques en mars 43. À la fin de la guerre, il entame une carrière scientifique à l’université Humboldt comme collaborateur scientifique à l’Institut de l’histoire allemande. De 1970 à 1983 collaborateur scientifique de l’Institut central d’histoire de l’Académie des Sciences en RDA et présente en 1972 une thèse sur « Les grosses banques, les monopoles industriels et l’Etat ». Il publie encore dans de nombreuses revues.

De Weimar à Hitler : Les causes de l’avènement de la dictature fasciste

Le 30 janvier 1933 est un des jours les plus noirs de l’Histoire. Il marqua le début du crime le plus affreux commis jusqu’alors : la préparation de la Seconde guerre mondiale et de l’agression de l’Union soviétique socialiste.

Dans sa déclaration gouvernementale du 1er février 1933, Hitler promettait au peuple allemand l’amélioration de la situation des travailleurs et des paysans et le maintien et la consolidation de la paix. En réalité, il planifiait – et mettait en pratique – une attaque contre les droits de l’ensemble des classes et des couches travailleuses, une persécution et une répression d’une extrême violence à l’encontre des communistes, des démocrates, des partisans de la paix – en un mot : de tous les antifascistes. « Donnez-moi quatre ans, et vous ne reconnaîtrez plus l’Allemagne » prophétisait Hitler. Et en effet, après quatre ans de guerre, l’Allemagne, et même l’Europe, ravagées, étaient devenues méconnaissables. Dans de nombreux pays on se demande aujourd’hui : comment l’arrivée du fascisme au pouvoir en Allemagne fut-elle possible ? Qui en sont les responsables aux yeux de l’Histoire ? Comment peut-on empêcher un retour du fascisme ou combattre son existence ? L’exemple historique fourni par l’Allemagne doit servir de leçon aux peuples du monde entier.

En Allemagne fédérale comme dans d’autres Etats impérialistes, des milliers de journalistes, d’historiens à la solde de l’Etat, de philosophes et de sociologues s’évertuent à cacher les causes et les forces qui ont donné naissance au fascisme. C’est pourquoi, il est de notre devoir politique et historique d’apporter à ces questions des réponses conformes à la vérité des faits. La connaissance scientifique des origines et de la nature profonde du fascisme renforce le combat anti-impérialiste d’aujourd’hui.

1. Impérialisme et fascisme

Le fascisme est la conséquence extrême de la tendance à la réaction et à la violence inhérente à l’impérialisme. « Le temps de l’impérialisme marque le règne du capital financier et des monopoles qui, partout, poussent à la domination et non à la liberté, réaction sur toute la ligne, d’une mesure égale quel que soit le régime politique, dégradation extrême dans ce domaine également.- c’est là le résultat de toutes ces tendances »1. Le monopole mène inévitablement à l’absolutisme sur le plan économique et politique. « La superstructure politique de la nouvelle économie et du capitalisme monopoliste… est le virage de la démocratie vers la réaction politique. La libre concurrence correspond à la démocratie, le monopole à la réaction politique». Le fascisme en tant que courant politique n’a pas fait ses débuts sur la scène de l’Histoire universelle en même temps que l’impérialisme, il n’arriva qu’après la fin de la Première guerre mondiale. La tendance de l’impérialisme à la réaction et la violence ne prit donc une forme fasciste que dans une situation historique bien précise. Cette situation fut caractérisée par l’entrée du capitalisme dans une période de crise généralisée. La victoire de la révolution socialiste d’octobre 1917 en Russie précipita cette crise généralisée du capitalisme de façon vertigineuse.

Le renversement de la bourgeoisie russe avait fait prendre conscience à la bourgeoisie du monde entier que la classe ouvrière était concrètement en mesure de la vaincre, de provoquer la fin du capitalisme et d’établir un ordre nouveau. L’effet de cette expérience historique sur la bourgeoisie monopoliste était et est contradictoire : d’une part, elle apprit à reconnaître les vertus du réformisme social-démocrate comme rempart contre la révolution. Considéré jusqu’alors comme inapte à occuper des responsabilités gouvernementales, il fut inséré dans son appareil de domination et d’oppression. D’autre part, sa crainte de la révolution suscita la volonté de ne plus seulement tenir le mouvement ouvrier dans certaines limites, mais de purement et simplement le détruire. Plus jamais la classe ouvrière ne devait être en mesure de s’organiser et de combattre pour ses intérêts. Elle voulait enlever à la révolution toute chance de réussite en mettant les révolutionnaires hors d’état de combattre en les isolant ou en les supprimant physiquement, en tout cas en les tenant à l’écart du reste de la société.

La tendance à la réaction et à la violence inhérente à l’impérialisme acquiert donc au cours de la période de crise généralisée une qualité supplémentaire : il se transforme en une volonté permanente d’exterminer totalement le mouvement ouvrier révolutionnaire. L’impérialisme trouva dans les mouvements et les dictatures fascistes l’instrument le plus efficace pour mener à bien cette destruction. En effet, le rôle principal du fascisme consistait à réprimer et de tenir en échec le mouvement ouvrier par la terreur et la violence.

Le fascisme est un phénomène international au même titre que l’impérialisme. Le fascisme allemand joua le rôle de « la troupe de choc de la contre-révolution internationale, principal fomentateur de la guerre impérialiste, d’instigateur de la croisade contre l’Union soviétique, la grande patrie des travailleurs du monde entier. »

Les particularités du mouvement fasciste et de la dictature fasciste dans un pays (quelconque) sont avant tout déterminées par le caractère et les particularités de l’impérialisme qui l’a engendré. Georges Dimitrov disait de la variante allemande du fascisme qu’il était le type de fascisme le plus réactionnaire ; et ce parce qu’il était le produit de l’impérialisme le plus réactionnaire, le plus belliqueux et le plus brutal de l’époque qui l’a mis au pouvoir pour la réalisation de ses propres desseins. […]


Lire l'intégrale du livre en PDF

 
 
 
 
HomeEditionsDiffusionLibrairieBibliothèqueBlogConatct
  Site propulsé par CMS Made Simple - Webdesign Plusplus 1.1.1